mardi 30 septembre 2014

Non représentation d'enfant, du nouveau ?



Poursuivie pour non représentation d’enfants, une mère a invoqué avec succès devant une Cour d’Appel les dispositions de l’article 122-7 du Code Pénal, article visant l’état de nécessité.

L’article 227-5 du Code Pénal incrimine quant à lui la non représentation d’enfant.

L’article 122-7 du Code Pénal prévoit le fait justificatif d’état de nécessité. L’état de nécessité sera retenu par les Juges lorsque ces conditions sont réunies. 

Elles sont au nombre de trois. Le premier élément est la présence d’un danger actuel ou imminent. Le second élément est l’acte nécessaire par rapport à ce danger actuel. Enfin, il faut, au titre de la troisième condition, la proportionnalité entre l’acte et le danger.

Poursuivie pour non représentation d’enfant, une femme invoquait l’état de nécessité. Devant les Juges, elle a produit un certificat médical d’un médecin psychiatre, certificat indiquant que l’enfant - très jeune en l’espèce - présentait des angoisses sévères à l’approche de l’exercice par le père de son droit de visite et d’hébergement.

La Cour pour relaxer la mère s’est fondée sur ce document médical circonstancié.

Cet arrêt est il une avancée ?

Attention, il émane d’une Cour d’Appel.

Il s’agit d’un jeune enfant.

La mère avait pris la précaution d’avoir un avis médical spécialisé.

Cependant, si cette décision est fondée sur l’état de nécessité, il ne faut pas en extrapoler la portée.

Pour écarter la non représentation d’enfant, on peut parfois se fonder sur une décision qui est mal rédigée. Il peut s’agir de l’ordonnance de non conciliation, du jugement de divorce ou du jugement réglant les conséquences sur les enfants de la séparation de concubins. Un droit de visite et d’hébergement mal défini par le Juge ne saurait être le socle d’une condamnation pénale.


CA Colmar 08-06-2014 14/ 00493



Emmanuel GONZALEZ

1 commentaire:

  1. Comment le médecin psychiatre a-t-il fait pour rédiger le certificat médical sur l'attitude psychologique (réactions) du jeune enfant à l'idée de voir son père ? On ne connaît pas l'âge du jeune enfant. Oui, comment le médecin a pu voir, sans ambiguïté, que l'enfant avait peur de voir son père ? Et d'autre part, on doit savoir qu'un jeune enfant a peur du changement... donc, il devait avoir peur de voir son papa après de longues absences...
    Quand les jeunes enfants pleurent, ou hurlent de peur, lorsqu'on les conduit à l'école... est-ce pour autant une raison de ne pas les scolariser grâce à une certificat médical d'un médecin psychiatre qui atteste que l'enfant a peur d'aller à l'école ?
    Non, ça ne tient pas debout ! Le juge qui a pris cette décision n'est pas a sa place de juge... ou bien, il a pris cette décision car il sait (ou il croit savoir) que le père ira en appel ou en cassation... ou qu'il agira autrement ?

    Mais je pense, à ce qu'il aurait fallu faire, avant tout : c'est d'amener plusieurs fois l'enfant et le père, ensemble, devant un spécialiste des relations familiales.

    Je suis persuadé (mais ça reste une hypothèse) que la mère aura manipulé le médecin, en lui expliquant ''sa'' version sur la peur de l'enfant à voir son père...
    Il faut le reconnaître, que c'est une attitude vraiment détestable et criminelle, de la part de la mère, d'empêcher l'enfant de voir son père... car cet enfant souffrira du manque de son père, et souffrira même encore lorsqu'il sera adulte...
    Et c'est aussi une attitude suspecte, de la part de ce médecin qui pourrait être sanctionné par l'Ordre des médecins !

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